(ci-dessous, traduction en français)
T.
Roma, 16 maggio 2020
Eccomi a voi. Cose e’ pazzi! direbbero a Napoli. Il vostro Tiresia non sa più dove sbattere la testa. Teme che l’angelo sterminatore stia diventando matto. Ha lasciato che la sua falce mortifera continuasse da sola il suo funesto lavoro e se ne è andato in giro per il mondo con l’intento d’incanaglirsi tra i più diseredati del vostro bel pianeta. E quando ha costatato che il numero delle sue vittime non rappresentano che lo zero virgola zero zero due (0.002) di tutte quelle causate dai satrapi della mondializzazione economica, è andato su tutte le furie.
L’angelo bestemmiava come un turco davanti a quel massacro di esseri umani e di tutti gli altri esseri viventi. Un vero e proprio ecocidio programmato! Allora gli si è avvicinato un anziano signore con un bastone in mano. Era calvo, sorridente, vestito di un panno di cotone bianco. “Tutti credono che io sia morto in India poco più di settanta anni fa”, gli ha detto con la sua vicina dolce. “Non è affatto vero! I profeti non muoiono mai. Eccomi qui con te per sostenere la tua salutare missione. Lo vuoi un consiglio? Dai tempo al tempo. Il tuo castigo è per gli umani una salutare cura meditativa. Lasciali imbavagliati per tutto il tempo necessario alla loro emancipazione mentale! Un giorno capiranno che cambiare vita non è un salto nel buio, ma la liberazione dalla loro schiavitù.
Mentre pronunciava quelle parole, migliaia di storni danzavano felici nel cielo sereno. Il vecchio saggio disse allora: guarda! Sono loro i nuovi profeti della vita che verrà. Un mondo nuovo in costante mutazione, che gli umani concepiranno e vivranno come una loro opera d’arte fatta di sorprese, libertà e creatività.
F.S.
Antonio Sanfilippo ( 1923 –1980), Struttura d’ una nuvola,1964
Museo del Novecento, Firenze
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Rome, 19 mai 2020
Me voici à vous. Cose e’ pazzi! dirait-on à Naples. Votre Tirésias ne sait plus quoi faire. Je crains que l’ange exterminateur soit en train de devenir fou. Il a laissé à sa faux la tâche de poursuivre toute seule l’œuvre de punition des humains et il est parti se balader avec l’intention de s’encanailler parmi les plus malheureux de votre monde. Il était furax lorsqu’il a constaté que le nombre de ses propres victimes ne représentait que le zéro virgule zéro zéro deux (0,002) de celles causées par les satrapes de la mondialisation économique ! Il s’agissait d’un véritable massacre programmé. Et non seulement d’êtres humains, mais aussi d’autres espèces vivantes.
Il était triste, découragé, quand un vieux monsieur, le bâton dans sa main, s’approcha de lui. Il était chauve, souriant, habillé d’un linge de coton blanc. « Tout le monde croit que j’ai quitté ce monde il y a soixante dix ans » a-t-il dit d’une voix douce. « C’est un mensonge ! Le prophètes ne disparaissent jamais. Me voici près de toi avec l’intention d’appuyer ta mission salvatrice. Voici mon conseil ; donne du temps au temps. Ton châtiment est pour les hommes de ce triste monde une salutaire cure méditative. Qu’ils restent muselés pendant le temps nécessaire à leur émancipation mentale ! Ils comprendront un jour que changer les conditions de leur existence ce n’est pas un saut dans le vide, mais une libération de leur condition d’esclaves.
Pendant qu’il marmottait ces mots, des milliers d’étourneaux voltigeaient heureux da le ciel bleu. Le vieux sage dit alors : regarde ! Ce sont eux les prophètes d’une nouvelle vie: un monde nouveau en mutation constante que les êtres humains auront la chance de vivre comme s’il s’agissait d’une œuvre d’art faite de surprises, de liberté, de créativité.
F.S.